La mutualisation, on en entend parler à la cantine du boulot comme dans les réunions du conseil municipal. Surtout depuis que le numérique est devenu la nouvelle marée montante : tout le monde a besoin de ses outils, mais pas forcément les moyens de se payer l’arsenal dernier cri, ni l’expertise maison. Alors, comme à la pêche quand on met en commun le casier pour tirer plus de langoustines, le monde du numérique s’est mis à jouer collectif.
Cette solidarité 2.0, c’est plus qu’un buzzword. Elle file la main un peu partout : collectivités locales, assos, PME, écoles, hôpitaux, parfois même particuliers. Chacun amène son petit morceau de filet pour construire de grosses machines numériques qu’aucun n’aurait pu se payer seul, ou optimiser ensemble ce qui coûte un bras (et quelques cheveux blancs) quand on reste tout seul à la barre.
Trois mots pour s’en souvenir : partage, économies, efficacité. On regroupe soit les usages, soit les moyens (matériels, logiciels, humains, savoirs…). Le but ? Éviter de voir cinquante structures acheter le même couteau suisse numérique pour ne l’utiliser que dix fois par an. Pour faire simple, c’est souvent plus malin d’acheter à plusieurs, gérer ensemble, et parfois même partager la maintenance.
Quelques chiffres pour prendre la mesure : selon une étude 2023 de la Banque des Territoires, 75% des collectivités françaises ont déjà mutualisé au moins un service numérique (source : Banque des Territoires). Certaines se lancent sur les clouds souverains, d’autres sur les plateformes collaboratives, d’autres enfin font dans l’achat groupé de logiciels ou de matériel.
Le stockage, c’est le nerf de la guerre numérique. Or, garder des serveurs dans chaque cave de mairie, ce n’est plus possible (sauf si on aime voir les rats rigoler entre les câbles). D’où le boom des data centers mutualisés publics. Sur Brest et dans pas mal d’agglo, on commence à voir fleurir :
Côté résultat ? En 2022, la région Grand Est estime à 30% d’économies sur 4 ans le passage au cloud public mutualisé (source : Dossier Banque des Territoires).
Autre grand terrain de la mutualisation : tous ces outils qui permettent de bosser à plusieurs, sans tout réinventer à chaque réunion.
Côté originalité, certaines métropoles, comme Lyon, mutualisent aussi les outils de gestion de stationnement ou de signalement de problème urbain (Signalement intégré sur smartphone).
On ne parle pas que d’informatique ou d’applis. Le matériel – imprimantes 3D, découpeuses laser, serveurs à monter soi-même – coûte cher. C’est là qu’arrivent les tiers-lieux numériques, les fablabs et les médiathèques nouvelle génération :
Pas réservé aux geeks : associations d’aide à l’emploi, écoles, particuliers, artisans viennent y bricoler ensemble. Moins de gaspillage, plus de liens.
L’informatique, c’est pas juste une histoire de machines. On manque partout de compétences, surtout dans les petites structures : DSI, chefs de projet, administrateurs de bases de données, ça court pas les rues, surtout dans les coins reculés. Alors, on partage aussi les cerveaux.
Les multinationales ont le cloud d’Amazon, les PME de quartier doivent ruser. Heureusement, la mutualisation n’est pas réservée aux grands groupes. Voici comment les « petits » mutualisent :
La mutualisation ne s’arrête pas aux guichets des collectivités ou aux PME. De plus en plus d’initiatives visent le grand public :
On est loin du vieux dépôt d’objets inutilisés. Là, c’est le numérique qui rapproche, qui invente de nouveaux usages. La ville intelligente, ce n’est pas que pour les start-ups !
Rien n’est jamais tout rose, surtout dans les histoires de clocher… et de mutualisation.
Mais globalement, le bilan est jugé très positif (92% de satisfaction chez les collectivités, d’après l’enquête France Urbaine de 2022). Plaisanterie mise à part : la mutualisation fait surtout émerger des compétences et booster l’innovation locale.
Si on creuse un peu partout en France, du port de Brest aux rives du Rhône, on voit que la mutualisation numérique est devenue aussi courante qu’un jour de pluie sur le boulevard Jean-Moulin. Économies, efficacité, filières rendues plus résistantes, ouverture à l’innovation… On n’a pas fini de voir pousser des clouds publics, des écoles connectées, ou des fablabs partagés.
Demain, la mutualisation ne se limitera plus à l’informatique grise des mairies et bureaux. De plus en plus, elle servira à la vie quotidienne : mobilité, énergie, santé, open data… Et qui sait ? Peut-être bientôt un espace numérique partagé sur le port de commerce, avec vue sur la rade et wifi pour tous au coucher du soleil.
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